Enfant, je me souviens clairement des contes que me racontait ma mère.
Ces histoires parlant d'un autre monde qui contiendrait des êtres ayant des dons particuliers ; certains seraient capables de voler dans le ciel sans moteur et d'autres pourraient faire appel au feu et tant d'autres choses ahurissantes qui ne nécessitent pas l'aide de l'intelligence artificielle.
À chacune de ses aventures, elle me parlait d'une école – qui se trouvait dans un immense château fait de pierre – où étaient formés des jeunes apprentis ne maîtrisant pas encore leurs dons.
« Sokujitsu », traduction en français : « le jour même ».
Quel étrange prénom pour une ville, ne trouvez-vous pas ? Je me suis toujours demandé pourquoi le créateur de cet endroit l’avait nommé de cette manière. Pourquoi pensait-il qu’il n’y avait que le présent dans la vie ? N’aurait-il pas pu le nommer « Demain » ou « Espoir ». Je suis sûre que ça aurait été plus intéressant. A chaque fois que je posais cette question à ma mère, elle riait de bon cœur face à ma jeune expérience de la vie.
Ma mère m’avait un jour décrit l’apparence physique du créateur – même si un tableau était présent dans les couloirs de l’école –, je me souviendrai toujours cette étrange manière qu’elle avait de le décrire. Elle disait qu’il avait de longs cheveux noirs, une pâleur de peau qui se rapprochait des plus fines porcelaines. Une corpulence qui avait le don de faire pâlir beaucoup d’homme mais son cœur était aussi noir que l’étaient ses cheveux. Des perles rouges sanguines. Il arborait constamment la même expression sur son visage, une dureté sans égale. Il était craint par de nombreuses races. Son nom ? Elle ne me l’a jamais dit car rien que le nommer donnait froid dans le dos. Elle m’avoua aussi que personnes – à part les membres de sa famille – ne savaient son prénom. Son prénom vint à disparaître avec lui, seul le nom de la famille « Hyuuga » fut resté dans les mémoires.
Pourquoi avait-il créé une école en temps de guerre ? Je ne me souviens pas très bien mais elle disait qu’il voulait créer des vrais petits soldats. Il avait tenté de manipuler les races du monde magique ainsi que celles du monde réel – où vivaient les humains –. Maintenant, vous comprenez pourquoi les femmes étaient brûlées vives, autrefois ? Ma mère disait que l’école était un champ de bataille, qu’il fallait se battre pour survivre autrement on se faisait tuer que ce soit durant les heures de pause ou durant les cours. Personne ne venaient vous aider. Et si une personne avait le malheur d’aider une autre, le créateur venait à la tuer sous les yeux apeurés des élèves. Pour lui, les sentiments purs étaient à éliminer de ce monde.
« Tuer ou se faire tuer » disait-il avec sa voix rauque.
Les nombreuses races auraient pu se liguer contre lui mais les arguments de cet homme comme quoi « Une seule race restera en vie, combattez pour prouver que votre race vaut mieux que celle des autres. » avaient su convaincre les plus faibles d’entre elles. Les premières à perdre patience fut les races à sang chaud comme les lycans qui s’écrasèrent lamentablement devant le créateur. Suivies très rapidement d’autres races. Seuls les mages, les vampires, les anges, les démons, étaient encore capable de combattre les uns contre les autres. Sa domination envers le monde magique et réel était à son apogée.
Plus personne n’était capable de le contredire, jusqu’au jour où son chemin rencontra celui d’une jeune femme aux fils d’argent. Il paraîtrait qu’elle était le portrait craché de ma tendre mère, il n’y avait qu’une seule différence, la joie qui pouvait se retranscrire sur son visage. Il semblerait que c’était une femme qui ne se cachait pas pour montrer le bonheur de vivre, même devant le créateur. Elle ne ressentait aucune peur à se retrouver devant lui ou face aux menaces qu’il lui lançait pour qu’elle cesse de sourire de cette manière. Et combien même il avait tenté d’écourter sa vie, il ne fut jamais capable de le faire. Finalement, une union se fit entre les deux jeunes gens puis suivit très rapidement la naissance d’un garçon. La joie put se lire dans les yeux de l’homme car l’enfant été mort né et bien sûr, son corps se forma pour devenir un vampire. Pour ce qui était de la mère, tant que l’enfant pouvait « vivre », elle s’en fichait de sa race.
Maman me raconta que cet enfant avait de magnifiques cheveux gris comme l’argent, des yeux de la même couleur que ses cheveux, une magnifique pâleur. Il n’avait rien hérité de son père sauf peut-être sa magie. Et vint, cinq années plus tard, la naissance d’une petite fille aux cheveux et yeux d’argent. Par contre, la seconde naissance ne se fit pas dans le plaisir de l’homme car l’enfant naquit avec d’excellents signes vitaux. Le seul être cher à son cœur qu’était sa femme dépérit entre ses mains, il se refusait d’avoir un tel bâtard entre ses mains. Cela se ressentit énormément dans l’éducation des deux enfants car le garçon était toujours mis en avant lors de fêtes, sorties, ou discussions très importantes entre les hauts placés du monde magique. Le second enfant devint même l’aliment de son frère, prenant ainsi son sang jusqu’à l’épuisement de son corps face à cette maltraitance.
Je dois avouer que le créateur devait être un peu fou pour faire ce genre de chose ? Vous ne croyez pas ? De toute manière, à ce qu’elle m’a raconté par la suite, c’est qu'arrivés à un certain âge, les deux enfants avaient finir par former un étrange amour. Loin d’un amour fraternel, ils avaient fini par s’aimer. C’est à peu près grâce à ce lien qu’ils se mirent en accord pour mettre fin à cet homme et reprendre possession du monde magique en unissant leur magie et détruisant tout ce qui pouvait être néfaste.
Une belle fin en soi ? Je vous approuve… Mais je ne suis pas trop d’accord. Certes, le vilain est mort mais bizarrement, j’ai comme l’impression qu’il y aura un jour son retour. Comment je sais ça ? Oh… Vous savez, je ne suis pas la fille de ma mère pour rien mais je vous raconterai ça un autre jour.