I- Rapture, la cité idéale : ni dieu, ni roi, seulement l’homme

utopie

l’utopie est une représentation d'une réalité idéale.


Andrew Ryan est un penseur. Andrew Ryan est un citoyen de l’URSS qui vit sa famille éliminée par des agents américains. Il a toutes les raisons de ne plus croire en Dieu. Toutes les raisons de ne plus croire en ce monde. Andrew Ryan est un penseur… dont les pensées donnèrent naissance à un monde.

C’ est au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale qu’Andrew Ryan commence à penser sérieusement à concrétiser son rêve d’utopie. Les événements qui viennent de se passer et l’antagonisme grandissant entre les Etats-Unis capitalistes et l’URSS communiste suffisent à le convaincre que la cité idéale n’a aucune place dans ce monde. Lui prend alors l’idée folle de bâtir ce monde onirique sous la surface, au cœur de l’océan… Son projet a enfin un nom : RAPTURE.

rapture

Mot anglais

Enchantement


L’ érection d’une telle cité sous la mer est un défi architectural que Ryan Industries et la fortune seule d’Andrew Ryan ne peut expliquer. Si toutefois on ignore comment Rapture fut bâtie, on peut supputer aisément que ses associés à l’esprit brillant jouèrent un rôle conséquent. En effet, pour Ryan, cette utopie ne pouvait exister sans des hommes et des femmes dignes d’y vivre. C’est dans cette optique qu’il approcha nombre de scientifiques et d’artistes, issus de toutes nationalités, qui jouèrent aussi certainement le rôle de mécène. Ainsi purent-ils donner naissance à un rêve vieux de quelques années. Et un jour, ils quittèrent tous le monde de la surface pour venir vivre à Rapture.

« Il n’était pas impossible de bâtir Rapture sous la surface de la mer ; il était impossible de la bâtir ailleurs ».

Andrew Ryan


L’ objectif principal de cette cité était sans aucun doute de laisser libre cours à l’imagination de chacun, que ce soient les scientifiques ou les artistes qui furent conviés en ce nouveau monde. Tous aspiraient alors à un idéal autarcique, même si la présence de bathyscaphes atteste d’une volonté de rester en contact avec la surface en cas de nécessité. Le fait de vivre dans un isolat devait néanmoins leur permettre d’exprimer leurs talents sans se référer aux lois du monde d’en-haut. Ils seraient les maîtres de leur propre domaine.

C’est donc naturellement que la cité crut sous la domination du libertarianisme. Dans cette économie de marché, il n’existait plus aucune règle, plus aucun contrôle. Rapture jouissait de l’exacerbation maximale du libéralisme économique. Chacun est libre de faire ce qu’il veut. La liberté est en apparence absolue… En apparence seulement, car elle accapare naturellement un prix. Et seuls certains sont capables de le payer.
C’est ainsi que Rapture tomba rapidement sous la tutelle de grands esprits qui façonnèrent ce monde à leur image. Ainsi, cette liberté reste relative pour la majorité de la population. En effet, si cette utopie semble remplie de machines programmées pour fournir une sécurité sans faille, elle est aussi soumise à une surveillance malsaine. Les caméras scrutatrices sont partout, recherchant constamment la présence d’éléments défaillants. Si l’une d’elle repère un problème, elle émet alors un bruit d’avertissement. Et si le déviant cherche à fuir avant d’être identifié, la caméra sonne alors l’alarme et plusieurs robots de sécurité foncent alors pour régler le problème tant que le compteur n’est pas écoulé. La justice est automatique à Rapture. Nul homme n’est apte au jugement d’un autre. Rapture expérimente donc un modèle de société idéale, basée sur l’affranchissement de toutes règles et la liberté totale de chacun.


II- Et in Arcadia Ego : l’antre de la folie

La liberté totale amena différents personnages à exprimer leur art d’une manière nouvelle. C’est le cas notamment de Sander Cohen et de son théâtre de la Forteresse Folâtre, où il n’hésite pas à mettre en scène la vie humaine elle-même. On peut aussi évoquer le cas de J.S. Steinman, maniaque de la dissymétrie officiant dans la Pavillon Médical, qui n’hésite pas à contraindre ses patients à l’opération pour effacer toute trace de symétrie dans leur physique et créer ce qu’il appelle la perfection du corps. Aspirant à devenir le « Pablo Picasso de la chirurgie », il était d’ailleurs si obsédé par sa propre vision de l’hédonisme qu’il se mit à avoir des visions d’Aphrodite, déesse grecque de la beauté. Deux exemples frappants quant aux actes qu’engendre la liberté totale… Est-ce encore la liberté ? Ou est-ce là l’empreinte de la folie ?

Ainsi, le rêve perd rapidement son côté onirique. Ryan comprend vite que sa vision des choses n’est plus en adéquation avec ce que devient Rapture. Cette cité idéale dont il a tant rêvé, ce monde parfait qu’il a façonné, est en train de disparaître. Son domaine dérive en même temps que l’homme sombre dans la folie. Et cette dérive va le contraindre à enfreindre une de ses propres règles : « Ni dieu, ni roi. Seulement l’homme ». Pour revenir à son idéal, Andrew Ryan n’a d’autres alternatives que de devenir un tyran. L’homme imparfait ne peut créer de cité parfaite… Y compris quand il acquiert des pouvoirs nouveaux.




III- ADAM & EVE : le péché originel

« Placez les meilleurs scientifiques du monde au fond de l’océan, sans aucun contrainte : ce n’est qu’une question de temps, de mois avant que sa population ne fasse des découvertes. La plus importante fut l’ADAM. En attachant un parasite des fonds marins à un hôte, le parasite produit des nouvelles cellules-souches qui soignent l’hôte. Ce dernier peut donc supporter des modifications génétiques externes qui prennent le pas sur sa structure cellulaire normale (comme un cancer). Ces modifications génétiques sont très variées : cela peut aller des simples soins médicaux à des changements purement esthétiques. Peu à peu, ces modifications ont pris une importance croissante et sont actuellement de deux sortes : les plasmides et les fortifiants génétiques ».

C’est en se rendant dans des Génothèques que l’habitant de Rapture peut configurer ses plasmides et fortifiants génétiques qui peuvent être achetés dans des distributeurs appelés Jardins des Glaneuses. Les plasmides sont des parasites utilisés pour conférer différents pouvoirs à l’hôte. Ils ont été mis au point par le docteur chinois Yi Suchong et la généticienne allemande Bridgette Tennenbaum, encouragés par Frank Fontaine. Arc électrique, incinération, télékinésie, balise de sécurité, rage, leurre, éclats cryogéniques, piège à vortex, nuée d’insectes, voici les noms des différents plasmides, qui peuvent de surcroît être améliorés. Les fortifiants génétiques permettent quant à eux d’améliorer les aptitudes de l’utilisateur. Ils sont de trois types différents, bien qu’il en existe énormément. Les fortifiants génétiques physiques améliorent les aptitudes naturelles du corps de façon incroyable, permettant par exemple de devenir résistant à certains types de dégâts ou de sécréter des toxines. Les fortifiants génétiques de manufacture accroissent l’intelligence et la dextérité de l’hôte. Les fortifiants génétiques de combat entraînent quant à eux l’augmentation des réflexes et la force. Voilà comment ces personnes qui vivent dans la société idéale ont commencé à expérimenter sur eux-mêmes les fruits des recherches de leurs savants, aboutissant à la création d’être humains exceptionnels.
Cependant, l’utilisation de l’ADAM connaît une limite, dans la mesure où il ne peut être utilisé qu’avec l’EVE. En effet, les plasmides sont alimentés par ce sérum bleu qu’il faut injecter dans son propre corps. Ainsi, l’ADAM ne va pas sans l’EVE. L’ADAM était si précieux que des manipulations génétiques donnèrent naissance à des créatures à l’apparence de jeunes filles : les Petites Sœurs, dont la tâche était de récolter l’ADAM sur les morts et de le synthétiser en leur corps. Pour cela, elles étaient escortées par les Grands Frères, des hommes en scaphandre à la force étonnante. Les habitants de Rapture ont utilisé de plus en plus ces facultés, cherchant à s’amuser ou à assurer leur position sociale. Ils finirent par perdre leur humanité, se transformant finalement en chrosômes. Les clans se formèrent, concrétisant l’opposition entre Andrew Ryan et Frank « Atlas » Fontaine. Et la folie absolue l’emporta. Comme dans la Génèse, ADAM et EVE précipitèrent la chute de l’homme. Cela se passa à la fin de l’année 1958.



merci à Matt de Wid Gamers pour cet historique.