Quelques parts aux Etats Unis, dans une bourgade appelée Astroth. Année 2027.

Ici, dans ma ville, le ciel est bleu, l'herbe fraiche est verte, le vent souffle dans les arbres remplit de fruits en cette saison, la mer non loin répète son chant laconique des vagues s'écrasant sur le sable fin. Vous pensez que c'est étrange que je parle de tout ça ? Et bien pas tellement. Depuis quelques années le monde a bien changé, les petites campagnes douces et reposantes n'existent plus. Enfin, ce que je veux dire c'est que le monde évolue. La population grandissant rapidement, il a fallu prendre des décisions. Les bâtiments ont remplacé les champs, il est presque impossible de trouver des espaces verts de nos temps. Il y en a par ci par la, mais ce n'est plus comme avant et bientôt il n'y aura plus rien.

Ma ville, petite bourgade de 800 et quelques personne résistent encore et encore à l'assaut des promoteurs immobiliers qui ne voient en notre ville qu'une seule chose, un endroit ou y construire des bâtiments neufs pour des futurs propriétaires ou autres encore. Certaines de leurs offres sont pourtant alléchantes, mais nous tous, nous savons que, notre ville ne se vendra à aucun prix. La plupart habitants habitent ici depuis plusieurs et plusieurs générations, c'est un endroit paisible, surement le plus paisible de tous ! Et ils veulent nous l'arracher. Je sais qu'un jour ils y arriveront, car ce n'est pas avec nos petits boulots d'éleveurs et d'agriculteurs qu'on pourra affronter ses fils de riches qui ont toujours eu ce qu'ils souhaitaient. Le maire sera un jour bien obligé d'accepter ... Mais je ne veux pas y croire, je veux garder mon rêve de petite fille, je grandirais ici, je me marierais et aurait des enfants, qui eux aussi, grandirons dans cet univers.

Comme me disait mon père quand j'étais enfant, il faut profiter de l'instant présent car, on ne sait jamais ce que demain nous réserve, il disait vrai. Mais est-ce pour ça que je devrais effacer tout ce que j'ai vécu ici pour rejoindre la ville et l'odeur acre de la pollution ? Entendre tous les matins le bruit des voitures et des klaxons ... Non, la bas, la vie n'est plus. Jamais je ne pourrais quitter Astroth, même pour tout l'or du monde ... Non jamais.

Dans un avenir lointain, je compte encore regarder le soleil se coucher le long de la plage, chanter autour d'un feu de camp et dormir à la belle étoile. S'il vous plait, aider nous à continuer notre rêve.


Anonyme, article n°478. Paru dans The New York Tmes.